La clause de non-concurrence : conditions, mise en place et risques pour l’employeur
- paiedirect
- 29 sept.
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Beaucoup de contrats de travail contiennent encore une clause de non-concurrence. Mais mal encadrée, elle peut être annulée par le juge, ou coûter cher à l’employeur. Voici un point clair et pratique pour comprendre ce dispositif.
Qu’est-ce qu’une clause de non-concurrence ?
La clause de non-concurrence interdit à un salarié, après la fin de son contrat, d’exercer une activité susceptible de concurrencer son ancien employeur. Cela peut concerner la création d’une entreprise dans le même secteur ou l’embauche par un concurrent direct.
Son objectif est de protéger les intérêts légitimes de l’entreprise : sa clientèle, son savoir-faire ou des informations stratégiques.
Quelles conditions pour qu’elle soit valable ?
Le droit du travail et la jurisprudence sont clairs :
Être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise.→ Pas de clause généralisée pour tout type de poste.
Être limitée dans le temps.→ En pratique, souvent 6 à 24 mois maximum (variable selon convention collective).
Être limitée dans l’espace.→ Exemple : interdiction d’exercer dans un rayon de 50 km, une région, un pays, selon l’activité.
Prévoir une contrepartie financière versée au salarié après la rupture du contrat.→ Cette indemnité est obligatoire. Elle ne peut pas être symbolique (souvent 20 à 50 % du salaire brut moyen).
Comment la mettre en place ?
La clause doit être écrite dans le contrat de travail ou dans un avenant accepté par le salarié. Elle doit être rédigée avec précision : secteur visé, zone géographique concernée, durée d’application et montant de l’indemnité.
Dans certains cas, l’employeur peut renoncer à l’appliquer au moment du départ du salarié. Mais cela n’est possible que si le contrat ou la convention collective le prévoit, et souvent avec un délai de prévenance.
Quelles obligations pour l’employeur ?
Une fois la clause déclenchée, l’entreprise doit impérativement verser l’indemnité prévue. Si elle ne le fait pas, la clause devient inopposable : le salarié retrouve sa liberté d’exercer une activité concurrente.
En cas de litige, le salarié peut demander le versement des sommes dues, mais aussi des dommages et intérêts s’il a subi un préjudice (par exemple l’impossibilité d’accepter une offre d’emploi).
Quels sont les risques d’une clause mal rédigée ?
Une clause trop vague, trop large ou sans indemnité financière est tout simplement nulle. L’entreprise perd alors toute protection et le salarié est libre de rejoindre un concurrent.
Si l’employeur refuse de verser l’indemnité prévue, il s’expose à un double risque : devoir payer rétroactivement les sommes dues et, en plus, indemniser le salarié pour le préjudice subi.
Conclusion
Bien rédigée et correctement appliquée, la clause de non-concurrence est un outil efficace pour protéger une activité. Mais elle ne s’improvise pas : les conditions de validité sont strictes et les sanctions en cas d’erreur sont lourdes.

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